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Le projet a été réalisé dans le cadre du festival des hortillonnages avec la Maison de la culture d’Amiens. Il a consisté à aménager une des nombreuses îles qui composent les hortillonnages.
De 2014 à 2018 il s’intitulait «Jeu de Culture », depuis 2019 il est reconverti sous le nom de « Enjeu de Culture »
Avant...après
Paysage des hortillonnages
Plan d'aménagement de l'île : plantation de fruitiers et dessin de planches de cultures pour une rotation selon les familles de légumes: feuille, fruit, graine et racine
L’intervention paysagère vise à valoriser l’origine anthropique du paysage des hortillonnages. Principalement connu pour son intérêt écologique et sa beauté́, le lieu l’est moins pour l’histoire de son exploitation très ancienne par des générations de maraîchers : les hortillons. Ce sont eux qui depuis le moyen-âge ont façonné le lieu en formant de nombreuses îles. Celles-ci apparaissent comme immobiles alors qu'elles résultent d'un équilibre entre deux forces opposées : celle de la nature, c'est-à-dire celle de la Somme et de ses affluents, et celle des hortillons devant chaque année travailler la tourbe en curant les rieux (canaux) et en la ramenant sur les berges. La poursuite de l’activité́ maraîchère dans les Hortillonnages représente un enjeu vital pour la patrimonialisation de ce paysage en apparence naturel mais d’origine anthropique. Cette intervention a pour but de faire prendre conscience de cela au visiteur.
Jeu de cartes réalisé pour le coucours des hortillonages, il illustre le travail des hortillons
Francis, l'un des 8 derniers hortillons qui étaient des milliers auparavant
Le dispositif invite le visiteur à débarquer sur l’aire (l’île) et à se promener au travers des cultures et des arbres fruitiers. Le travail maraicher est mis en valeur par l’aménagement de carrés et de bandes de cultures, où sont plantées d’anciennes variétés de légumes sélectionnées selon les traditions hortillonnes. Cette déambulation le conduit à s’élever sur la « Parcerelle » (passerelle entre deux parcelles), l’amenant à contempler ce jardin maraîcher vu de haut.
Visiteurs sur la "Parcerelle"
Fabrication de planches de jeu en bois
Ici, entre 2014 et 2018, deux planches de jeu et des cartes en bois étaient disposées de part et d’autre sur la rambarde. Elles abstrayaient le plan des plantations avec quatre couleurs classant les légumes en catégories utilisées pour la rotation des cultures. Le jeu défiait les visiteurs à placer correctement les cartes pour révéler le plan des cultures, modifié chaque année.
Depuis 2019, l’enjeu est de créer un lien entre urbanité et cultures maraichères. La « Parcerelle » est surtout considérée comme landmark et point de vue. Elle permet de se rendre compte de la proximité de la ville de Camon et de percevoir l’étang de Clermont. Ce glissement de perspectives, scénographie du paysage, crée un trait d’union entre ville et nature. Entre système classique de culture et approche pédagogique d’un site, le lieu nourricier devient aussi atelier-observatoire.
Le "Jeu de Culture", un atelier observatoire
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